Fès- Le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a souligné samedi
à Fès la nécessité de faire de la Région le centre de développement économique et social.
Accompagné d’une importante délégation composée de plusieurs ministres, M. El Othmani s’exprimait lors d’une rencontre avec les élus, les opérateurs économiques, les composantes de la société civile de la région et les responsables des services extérieurs, dans le cadre d’un programme gouvernemental de communication avec les régions du royaume.
‘’Cette visite part d’une logique selon laquelle l’ensemble des acteurs doivent unir leurs efforts pour développer la région en vue d’en faire un centre de développement économique et social, car il s’agit d’un choix stratégique, constitutionnel et nécessaire visant l’identification des besoins de la population et le rapprochement des services aux citoyens’’, a dit M. El Othmani, notant que la priorité est accordée à l’écoute des attentes des élus et des aspirations des opérateurs économiques et de la société civile.
Ces échanges permettent au gouvernement de faire évoluer ses programmes et les développer selon les besoins exprimés, mais aussi d’anticiper certaines problématiques, a-t-il ajouté.
Notant que le chantier de la régionalisation avancée, lancée en 2011, a débuté réellement après les élections des conseils régionaux en 2015, il a souligné que ‘’ce chantier assez récent avance selon une approche différente et des outils de travail nouveaux’’. Il a rappelé, à cet effet, que le gouvernement a œuvré à la mise en place de l’ensemble des décrets d’application relatifs à la régionalisation avancée et l’augmentation des crédits alloués aux régions conformément à la loi organique des régions.
Le chef du gouvernement a, toutefois, fait remarquer qu’il convient désormais que ‘’la charte de déconcentration, qui se trouve en sa phase finale, voie le jour, car ce genre de projets structurants sont de nature à réaliser un saut qualitatif dans la mise en œuvre de la régionalisation avancée’’.
Il reste également un chantier tout aussi important qui consiste à élaborer des contrats-programmes entre la région et l’Etat et entre la région et le gouvernement, a-t-il poursuivi, notant que ce projet qui est encore en phase de réflexion est de nature à donner une grande visibilité pour l’ensemble des acteurs concernés.
Dans un exposé sur les grands axes inscrits dans un vaste programme de développement intégré de la région, le wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès, Said Zniber a indiqué que la région, qui englobe 194 communes territoriales, regorge d’importantes potentialités naturelles, économiques, sociales et culturelles qu’il convient de développer.
Mettant l’accent sur l’importance des projets lancés ou en cours de réalisation en matière de développement humain et de réduction des disparités sociales en milieu rural, ainsi que dans les secteurs des infrastructures et productifs, le wali a toutefois fait remarquer que malgré l’effort collectif déployé, certains indicateurs sociaux et de développement requièrent la mise en place d’une série de mesures, notamment pour promouvoir l’emploi et l’enseignement et renforcer la couverture médicale.
Pour que la région puisse relever les défis auxquels elle fait face, il s’avère impératif, a-t-il poursuivi, d’améliorer son attractivité économique, soutenir les secteurs productifs, valoriser le patrimoine et œuvrer à la réduction des disparités sociales.
De son côté, le président de la région Fès-Meknès, Mohand Laenser, a énuméré les défis majeurs auxquels est confrontée la région, citant l’amélioration de la connectivité avec les grands pôles économiques, le renforcement de l’infrastructure logistique dans toute la région, la réduction du déficit social, la lutte contre les disparités territoriales, l’appui des activités économiques en milieu rural et la promotion des politiques de développement dans les zones montagneuses et précaires.
La région nécessite également des efforts pour faire face à la forte pression sur les ressources naturelles et la détérioration de l’environnement, valoriser le patrimoine historique, culturel et civilisationnel et promouvoir la qualité de la formation, a-t-il ajouté.
Pour passer du diagnostic à l’action, la région a identifié dans le cadre de son Programme de développement régional (PDR), qui vient d’être approuvé, 192 projets qui nécessitent une enveloppe budgétaire globale de 33,18 milliards de DH durant la période 2016-2021, a relevé M. Laenser, soulignant que seule, la région ne pourra pas mobiliser les investissements nécessaires pour concrétiser l’ensemble des projets. D’où, selon, lui l’impératif de recourir, outre les ressources propres de la région et l’emprunt, à des formules de partenariat et de contractualisation, notamment avec l’Etat.
Les parlementaires, les élus, les représentants des chambres professionnelles et de la société civile ont soulevé une série de questions ayant trait au soutien financier des collectivités territoriales, la promotion des investissements et au développement des secteurs de l’emploi, de la santé, de l’enseignement, de la culture, du sport, de l’eau potable et des infrastructures.
Cette rencontre de communication intervient en application des Hautes Instructions Royales et dans le cadre des efforts de mise en œuvre de la régionalisation avancée.
La visite de la délégation gouvernementale à Fès-Meknès est la 3ème du genre après celles effectuées dans les régions de Beni Mellal-Khénifra et Daraa-Tafilalet.